Aujourd’hui encore, de nombreux élèves sont orientés en fonction de leurs résultats scolaires et se retrouvent parfois dans des filières qu’ils n’ont pas vraiment choisies.
On parle alors d’orientation par défaut ou d’orientation subie.
Ce type d’orientation concerne plus particulièrement les élèves orientés en voie professionnelle quand leurs notes ne leur permettent pas d’intégrer la filière générale.
Il faut savoir qu’une orientation non choisie n’est pas sans conséquence sur le parcours scolaire d’un élève et sur sa future vie professionnelle.
Il devient alors impératif d’éviter les orientations subies et d’accompagner les jeunes dans la construction d’un projet d’orientation personnalisé.
Les effets négatifs de l’orientation subie :
Un risque de décrochage :
Une orientation imposée aura des conséquences négatives à court et à long terme.
Dans l’immédiat, si votre enfant se retrouve dans une filière qui ne lui plaît pas, il risque de se démotiver et de rater ses études.
Et pour cause, une orientation non choisie augmente les risques d’échec scolaire et de décrochage.
De plus, les jeunes orientés « par défaut », sont souvent envoyés dans des filières peu valorisées et qui mènent à des emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés.
C’est la double peine. Non seulement, l’enfant subit ses études mais il risque d’avoir des difficultés à trouver sa place sur le marché du travail.
Sans compter que de nos jours encore, la société valorise la filière générale au détriment des filières professionnelles. Les élèves orientés d’office en Bac pro ou en CAP ont parfois l’impression d’être mis à l’écart.
Une baisse d’estime de soi :
Très souvent, l’orientation subie concerne des jeunes déjà en grandes difficultés à l’école.
Et elle est s’accompagne parfois d’un discours dévalorisant de la part de certains adultes:
- « Tu n’as pas le niveau pour passer en Seconde Générale »
- « Tu n’y arriveras pas »
- Ou « Tu n’es pas capable »
- « Tu n’es pas assez bon »
- …..
Ces jugements, très négatifs, viennent alors saper le moral de l’enfant qui les reçoit. Le jeune, déjà en manque de confiance en soi, aura alors toutes les peines du monde à se motiver pour travailler à l’école.
Et il finit par intégrer la croyance qu’il n’est pas capables d’apprendre et de progresser.
Avec de tels propos, il n’est donc pas étonnant que certains jeunes finissent par complètement décrocher et laisser tomber leurs études.
Résultat, on se retrouve dans les filières professionnelles avec certains élèves complètement démotivés et en colère contre l’institution éducative.
Ils se sentent rejetés par l’école. Leur orientation imposée est vécue comme une mise à l’écart.
Une insertion plus difficile sur le marché de l’emploi :
En France, la qualité du parcours scolaire d’un jeune reste très importante pour espérer intégrer certaines filières et accéder à certaines professions.
Ainsi, en fermant des portes aux élèves orientés par défaut, sans même leur laisser la chance d’essayer, on les condamne à se rabattre sur des emplois peu qualifiés avec peu de possibilités d’évolution professionnelle.
Difficile pour certains jeunes de se réorienter par la suite ou d’entamer une reconversion professionnelle avec un faible niveau de qualification.
Les conséquences d’une orientation subie peuvent donc impacter les élèves sur le long terme, et notamment leur future vie professionnelle.
Comment fonctionne l’orientation subie ?
Sanction directe de l’échec scolaire :
Aujourd’hui, l’orientation est fortement marquée par les résultats scolaires.
Très souvent, on oriente les jeunes en fonction de leurs notes et de leurs aptitudes scolaires.
Pour faire simple, les bons élèves sont orientés prioritairement en filière générale et les élèves en difficultés sont envoyés directement dans les filières professionnelles.
L’échec scolaire coûte donc chère aux jeunes qui se retrouvent alors orientés par défaut vers la voie professionnelle sans vraiment pouvoir choisir leur domaine d’étude.
Alors que les bons élèves ont la possibilité de poursuivre en filière générale ou professionnelle.
Une orientation par les notes pénalisent donc les élèves les plus en difficulté et certains adolescents sont alors orientés contre leur gré vers les filières où il reste des places car moins prisées.
L’orientation : un mécanisme complexe
En matière d’orientation, les parents sont les principaux interlocuteurs de l’enfant.
Cependant, accompagner son enfant dans ses choix d’orientation est loin d’être simple.
Alors peut-être que vous vous sentez perdu face en ce qui concerne le fonctionnement de l’orientation.
Et pour cause, l’orientation scolaire d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le système que vous avez connu.
Depuis, le choix des formations et des filières s’est largement étoffé et Parcoursup est venu compliquer les choses.
A tel point que certains professionnels de l’orientation se sont spécialisés dans l’accompagnement sur Parcoursup.
Quant aux enseignants, ils ne sont malheureusement pas toujours formés sur les questions de l’orientation. Ils se sentent parfois démunis face aux questionnements des élèves et de leurs parents.
Et même quand votre enfant a choisi sa voie, encore faut-il que son choix soit validé par le conseil de classe et qu’il soit accepté dans sa future école.
L’auto-censure :
Quand vient le moment de faire un choix, l’entourage joue un rôle très important dans la décision que l’enfant prendra, et ce de façon consciente ou non.
En effet, la famille et le milieu social exercent une influence importante concernant le choix d’une future carrière.
Et pour cause, dans certaines familles, on véhicule certains stéréotypes sur certains métiers ou sur certaines filières.
Il y a la team « scientifique », pour qui faire des études de Lettres mènent directement au chômage.
Il y a également ceux qui pensent que pour réussir, il faut obligatoirement passer par un bac général.
Et il y a aussi les personnes qui estiment que certains métiers sont réservés aux hommes ou aux femmes.
C’est ainsi que certains jeunes, sous la pression consciente ou inconsciente de leur famille, vont s’interdire certaines voies.
Nous avons bien sûr, tous, notre propre conception de la réussite. Mais il arrive parfois que l’on soit tenté de pousser nos enfants vers des filières que l’on juge « meilleures ».
Et c’est de cette façon que certains jeunes se retrouvent coincés dans des études qui ne leur plaisent pas car ils n’ont pas osé s’opposer à leur entourage.
Quelles sont les solutions pour éviter l’orientation subie ?
Apprendre aux jeunes à s’orienter :
Vous l’aurez compris, il est important que votre enfant puisse intégrer une formation qui lui plaît pour retrouver la motivation de travailler et réussir ses études.
C’est pourquoi, il est indispensable d’apprendre aux jeunes à s’orienter plutôt que de se laisser orienter.
Et les avantages à choisir sa voie sont nombreux:
- retrouver la motivation de travailler à l’école;
- améliorer ses résultats scolaires;
- augmenter ses chances de réussir ses études;
- trouver plus facilement un stage ou un emploi;
- gagner du temps dans sa scolarité.
Apprendre à s’orienter est donc la clé pour choisir la bonne voie et s’épanouir dans ses études et dans son futur métier.
S’orienter en plusieurs étapes :
Choisir son orientation scolaire demande du temps et de la réflexion.
Mais par où faut-il commencer quand votre fille ou votre fils n’a aucune idée de ce qu’il souhaiterait faire après ses études ?
Première étape: apprendre à se connaitre.
Pour choisir sa voie et faire le bon choix pour soi, il est indispensable de prendre le temps de se questionner sur sa personnalité :
- ce que l’on aime et ce que l’on aime pas
- ce qui nous motive
- de quoi a-t-on besoin pour se sentir bien
- nos points forts, nos qualités
- nos points faibles
- …..
Pour en savoir plus sur cette étape importante, vous pouvez lire mon article: Bien se connaître pour bien s’orienter
Autre étape importante, la découverte des métiers.
Une fois que votre enfant a repéré les métiers qui pourraient éventuellement lui plaire, il a besoin de se renseigner et de rencontrer des professionnels.
Il s’agit ici de vérifier que l’idée que l’on se fait d’un métier correspond bien à la réalité et évier ainsi les mauvaises surprises.
Il y a plusieurs façon de procéder:
- faire une journée d’immersion en entreprise;
- effectuer un stage en entreprise;
- organiser des rencontres pour faire une enquête métier.
Ainsi, votre enfant aura toutes les clés pour choisir la bonne voie, défendre son dossier d’orientation et retrouver la motivation de s’investir dans des études qui lui plaisent vraiment.
Le rôle des parents :
En tant que parent, vous pouvez accompagner votre enfant dans la construction de son orientation scolaire.
D’abord en tant que soutien moral:
- soutenir votre enfant dans son projet d’orientation;
- le rassurer en l’incitant à oser même s’il a peur de se tromper.
- en le laissant suivre les études qui lui plaisent et qui le motivent, même si vous n’êtes pas d’accord avec son choix;
- en l’encourageant lorsque que cela devient difficile et qu’il risque d’abandonner.
Je suis consciente qu’il est parfois difficile de rester neutre et ne pas tenter de l’influencer en le poussant vers une voie que l’on juge meilleure pour réussir.
C’est là toute la difficulté d’un accompagnement: aider sans imposer ses solutions.
Sachez néanmoins que « forcer » votre enfant à faire des études qui ne lui plaisent pas, risque de le démotiver et de le conduire à décrocher voire abandonner l’école avant la fin. Il risque ainsi de sortir du système scolaire sans diplôme et sans qualification.
Alors, faites-lui confiance.
L’orientation subie ou « non choisie » n’est jamais la bonne solution.
Tous les jeunes ont le droit de choisir leur voie et on ne devrait jamais laisser les notes décider de l’avenir d’un enfant.
Alors bien sûr, il ne s’agit pas de pousser tous les élèves vers la filière générale mais de les aider à choisir en fonction de ce qu’ils veulent.
Il y a d’ailleurs de très belles carrières à faire en passant par la voie professionnelle.
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1 Commentaire
Article très intéressant. Il met à nue les effets pervers le l’orientation subie. Le point culminant des conséquences de l’orientation subie se situe au niveau de la désorganisation du projet professionnel de l’apprenant qui pourrait conduire au dégoût de la vie