Comment savoir si votre travail vous rend encore heureux.se ? Les signaux à ne pas ignorer

par Amanda
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Il y a quelques années, je me levais chaque matin avec une boule au ventre avec une sensation de mal-être au quotidien.

Pourtant, j’avais un CDI stable dans l’administration. Sur le papier, tout était parfait : poste sûr, horaires réguliers, sécurité de l’emploi. Mais au fond de moi, c’était le vide.

Je me forçais à sourire, à correspondre aux attentes, à avancer coûte que coûte. Pourquoi ? Parce que j’avais « de la chance ». Parce qu’il fallait être « raisonnable ». Parce que « c’est ça, le travail ».

Mais plus je m’accrochais à cette idée, plus je m’éteignais.

Et si c’était votre cas aujourd’hui ?

Vous ne détestez pas votre travail, mais il vous vide de votre énergie. Vous ne savez plus si vous êtes juste fatigué.e ou profondément lassé.e. Vous vous demandez si vous en demandez trop, ou si c’est ce job qui ne vous correspond plus du tout.

Ces moments de flou sont souvent les plus solitaires. Personne autour de vous ne voit ce malaise. Et vous n’avez pas encore les mots pour le décrire. Vous vous dites que ce n’est « pas assez grave » pour tout remettre en question.

Pourtant, une petite voix insiste : « Et si ce n’était pas vraiment vous ? »

À l’époque, j’avais un CDI dans l’administration. Pour beaucoup, c’était le Graal : poste stable, sécurité de l’emploi, une forme de reconnaissance sociale.

Mais derrière cette façade « rassurante », ma réalité était tout autre.

Je n’aimais pas ce que je faisais. Mes missions n’avaient aucun sens pour moi. Je passais mes journées à courir après des objectifs inatteignables, dans une ambiance pesante et tendue. Le salaire ne compensait ni la charge mentale, ni l’énergie que ce travail me pompait chaque jour.

Et pourtant… je m’accrochais.

Pourquoi ? Parce que j’avais ce CDI. Parce que je me disais qu’en « grimpant les échelons », en changeant de service ou de poste, je finirais par trouver ma place. Je me répétais que ce n’était qu’une phase, qu’il fallait « faire ses preuves », que « le monde du travail est comme ça ».

Mais plus je me forçais à rentrer dans ce moule, plus je m’éloignais de moi-même.

De l’extérieur, tout semblait parfait : un poste sérieux, un cadre stable, une carrière « lancée ». Mais à l’intérieur, ça sonnait faux. J’étouffais dans un quotidien qui ne me ressemblait pas.

✳️ Une vie professionnelle « parfaite »… mais désalignée

De l’extérieur, tout est en ordre. Vous avez même coché toutes les cases de ce qu’il « fallait faire » :

  • De bonnes études
  • Un emploi stable
  • Des responsabilités qui augmentent
  • Une certaine reconnaissance sociale

Pourtant, plus le temps passe, plus vous sentez que vous vous éloignez de vous-même.

Autour de vous, on vous murmure : « Tu devrais être heureux.se, non ? » Alors, vous doutez… de vous. Vous vous trouvez trop exigeant.e, trop instable, pas assez reconnaissant.e. Vous essayez de vous convaincre que « ça va passer ». Peut-être que ce n’est qu’une mauvaise passe, une fatigue passagère, ou juste un besoin de vacances.

Mais la petite voix en vous ne se tait pas.

✳️ La petite voix qui murmure : « Ce n’est plus toi »

Au début, cette voix ne crie pas. Elle chuchote : « Et si je partais faire autre chose ? »

Elle s’invite partout : dans le métro, sous la douche, juste avant de vous endormir. Elle surgit quand vous croisez quelqu’un qui semble s’épanouir dans son travail et que vous ressentez un mélange d’admiration… et d’envie.

Puis, avec le temps, elle devient de plus en plus présente, de plus en plus pressante. Vous essayez de l’étouffer, de vous convaincre que vous êtes bien là où vous êtes. Vous vous répétez qu’il y a pire ailleurs… sans succès.

✳️ Le piège du “ce n’est pas si grave”

On nous a appris à ne pas nous plaindre, à minimiser nos signaux internes, à ne pas « faire de vagues ».

Alors, quand cette insatisfaction monte, on cherche des explications rationnelles :

  • « Je suis peut-être juste fatigué.e. »
  • « Ça ira mieux avec un nouveau manager. »
  • « Je n’ai pas vraiment de raison de me plaindre. »

Mais ce n’est pas une plainte. C’est un appel.

Un appel à se reconnecter à soi, à ce qui fait sens, à ce qui vous fait vibrer.

Le plus grand piège, c’est de croire qu’il faut attendre un événement brutal — un burn-out, un licenciement, une crise existentielle — pour écouter cet appel.

Non. Vous avez le droit de vous poser des questions avant que tout n’explose. Vous avez le droit de douter d’un système qui vous pousse à continuer, même si ça ne vous nourrit plus.

✳️ Ce n’est pas une crise, c’est un signal

Ce que vous traversez – ce flou, cette fatigue émotionnelle, ce désintérêt – ce n’est pas une crise.

C’est une transition. Une étape naturelle vers votre prochaine vie professionnelle. Un moment de bascule où votre vie intérieure vous invite à ajuster votre cap.

Ce n’est pas la preuve que vous êtes instable ou ingrat.e. C’est la preuve que vous êtes vivant.e. Que vous êtes connecté.e à votre ressenti. Que vous avez grandi, évolué, et que vos besoins ont tout simplement changé.

Et ce changement intérieur mérite d’être écouté.

Quand on n’est plus certain de vouloir rester, mais qu’on ne sait pas encore où aller, prendre une décision peut sembler impossible. On rêve d’une réponse claire et nette : rester ou partir ?

Mais avant de trancher, il est essentiel de commencer par observer. Observer ce qui se passe réellement en vous.

Voici 3 signaux simples à guetter pour savoir si votre job vous correspond encore :

✳️ 1. Vos émotions ne mentent pas

C’est souvent le premier signal que quelque chose en vous tente de s’exprimer.

Le matin, en vous préparant, vous vous sentez irritable pour un rien. Vous traînez les pieds, procrastinez, comptez les jours avant le week-end.

Le dimanche soir, une angoisse monte dans votre ventre ou votre gorge. Vous rentrez chez vous vidé.e émotionnellement, même si la journée n’a pas été particulièrement difficile.

On a appris à relativiser ces signes. À les étiqueter comme de la « flemme », une « baisse de motivation passagère » ou une « fatigue de saison ».

Mais ce que votre corps vous dit, c’est peut-être que ce que vous vivez n’est plus aligné avec ce que vous êtes.

📝 Question clé à vous poser :

Quand avez-vous ressenti une vraie joie ou une profonde fierté pour ce que vous avez accompli au travail ?
Pas juste la satisfaction d’avoir terminé une tâche, mais cette sensation de plaisir, de motivation sincère, d’utilité profonde.

✳️ 2. Vos valeurs ont évolué

Ce qui vous paraissait important à 25 ans ne résonne peut-être plus à 35. Et c’est parfaitement normal.
LCe qui vous semblait important à 25 ans ne résonne peut-être plus à 35. C’est parfaitement normal.

Le souci, c’est qu’on s’accroche souvent à une carrière bâtie sur des aspirations qui ne sont plus les nôtres.

  • Vous aspirez à plus de liberté, mais votre poste vous enferme.
  • Vous avez besoin de plus d’humain, mais votre métier se robotise.
  • Vous cherchez du sens, mais vos missions vous semblent vides.

Ce n’est pas que vous êtes instable. C’est que vous grandissez, vous évoluez.

📝 Exercice introspectif simple :

Prenez une feuille et notez vos 5 valeurs essentielles aujourd’hui, tant dans votre vie professionnelle que personnelle (par exemple : autonomie, impact, calme, créativité, reconnaissance…).

Ensuite, regardez votre quotidien professionnel actuel à la lumière de ces valeurs. À quel point s’en rapproche-t-il ? Ou, au contraire, s’en éloigne-t-il ?

✳️ 3. Vous n’arrivez plus à vous projeter

C’est un signal subtil mais très révélateur.
Vous êtes en poste, mais dès qu’on vous demande :
“Et toi, tu te vois où dans 3 ans ?”, vous ne savez pas quoi répondre. Plus rien ne vous fait envie.

  • Vous n’avez plus envie de gravir les échelons.
  • Vous ne rêvez plus d’évolution interne.
  • Vous n’arrivez pas à visualiser un futur professionnel qui vous enthousiasme.

Ce flou n’est pas un manque d’ambition. C’est une alerte.
Une alerte que votre vie pro actuelle ne vous ouvre plus de perspectives qui vous motivent.
C’est le signe qu’il est peut-être temps d’explorer d’autres horizons, même si vous ne savez pas encore lesquels.

📝 Mini-réflexion :
Prenez un moment pour imaginer votre quotidien dans 3 ans si rien ne change. Comment vous sentez-vous ? Et si vous pouviez imaginer un scénario différent, qu’est-ce qui serait profondément différent ? Pas forcément extraordinaire, mais plus juste pour vous.

Je sais ce que c’est d’avoir peur de tout changer.

La peur de faire une erreur, de tout gâcher, de ne pas pouvoir revenir en arrière.
La peur de décevoir, de se retrouver seul·e, de ne pas “rentabiliser” tout ce qui a été construit jusqu’ici.
Cette peur, elle est sourde mais tenace. Elle vous retient, alors même quand vous ressentez que vous ne pouvez plus continuer comme ça.

Mais voici ce que j’ai compris :
Parfois, ne rien changer fait encore plus mal. Rester dans un quotidien qui ne vous nourrit plus, c’est vous abandonner petit à petit. Et ça, ça laisse des traces bien plus profondes que d’oser se lancer dans un nouveau projet.

✳️ Votre malaise n’est pas un caprice, c’est un message

Si vous lisez ces lignes, c’est que quelque chose en vous bouge. Ce n’est peut-être qu’un murmure, encore sans nom, mais croyez-moi : ce n’est pas « dans votre tête ».

Ce mal-être au travail, cette perte d’élan, cette sensation de vous éloigner de vous-même… c’est un signal clair. Votre système interne vous envoie un message : « Stop. On ne peut plus continuer ainsi. »

Malheureusement, on nous a appris à ne pas écouter. À endurer, à serrer les dents. À se convaincre qu’un peu de repos, une formation ou un nouveau manager suffiront.

Pourtant, ce que vous ressentez ne doit pas être nié. Il a besoin d’être accueilli. Avec douceur. Avec lucidité.

Il ne demande pas un plan d’action immédiat. Il demande simplement votre présence et votre attention.

✳️ Pas besoin d’attendre d’être au bout du rouleau

Combien de fois j’ai vu — ou vécu — cette spirale :
On sent que quelque chose cloche, mais on s’entête. On fait taire les signaux, on se dit que ce n’est pas le bon moment. Et on attend. Encore et encore. Jusqu’au jour où tout s’écroule.

Mais pourquoi attendre de toucher le fond pour s’autoriser à écouter ce qui nous dérange ?
Pourquoi faudrait-il que la douleur devienne insoutenable pour enfin prendre soin de soi ?

Je suis convaincue que l’on peut amorcer un changement avant que tout n’explose. Et même qu’il le faut absolument !

✳️ S’écouter, ce n’est pas tout plaquer du jour au lendemain

On a tendance à croire que s’écouter veut dire envoyer sa démission, tout abandonner et partir élever des chèvres dans le Larzac. C’est faux.

S’écouter, c’est d’abord s’autoriser à regarder ce que vous ressentez. C’est nommer les choses, reconnaître ce qui ne fonctionne plus. C’est poser des questions, même sans avoir encore toutes les réponses.

Et parfois, simplement se dire: “je ne suis plus aligné·e” change déjà beaucoup de choses.
C’est le début d’un changement, d’un renouveau.

En reconversion, il n’y a pas un seul chemin, il y a votre chemin. Et il commence souvent par une écoute sincère de ce qui ne va plus.s.

✳️ Se reconvertir : un cadeau, pas un manque de gratitude

On peut être reconnaissant d’avoir un emploi, une stabilité, une sécurité… et en même temps, ressentir un malaise grandissant, une envie d’autre chose, un besoin d’authenticité.

Les deux peuvent coexister. Il ne s’agit pas d’être ingrat.e, mais d’être honnête avec soi-même.

Vous avez le droit d’avoir changé. Le droit d’aspirer à autre chose, même si ce que vous avez « devrait » vous suffire. Le droit de ne plus vibrer pour un job que vous avez longtemps apprécié.

Ce n’est pas un caprice, c’est une évolution naturelle. Dans la vie, rien n’est linéaire.

✳️ Pas besoin d’avoir toutes les réponses maintenant

Ce que je vous propose ici, ce n’est ni un plan clé en main, ni une solution miracle. C’est avant tout une permission : celle de vous écouter.

Vous n’avez pas besoin de savoir exactement ce que vous voulez faire demain. Mais vous avez le droit de reconnaître que ce que vous vivez aujourd’hui ne vous épanouit plus.

Vous avez le droit de commencer à explorer :

À lire, à vous questionner.

À écrire, à parler à quelqu’un.

Tout ça, pour vous rapprocher, petit à petit, de ce qui fait sens pour vous.

✳️ Le courage : oser regarder en soi, pas tout changer d’un coup

Le véritable acte de courage, ce n’est peut-être pas de quitter votre job du jour au lendemain. C’est simplement de ne plus vous mentir.

C’est vous dire : « Ok, je sens que quelque chose ne va pas et je vais enfin m’écouter. »

Vous verrez : dès l’instant où l’on cesse de nier ce que l’on ressent, l’énergie commence à revenir. La clarté s’invite. Des idées émergent.

Votre mal-être n’est pas une fatalité. C’est le début d’une transformation. Et vous méritez, pleinement, une vie professionnelle qui vous ressemble.


En résumé : ces signaux ne sont pas là pour vous freiner, mais pour vous guider

Si vous avez reconnu ne serait-ce qu’un de ces signaux dans votre quotidien — la lassitude, le flou, le sentiment d’être “à côté de votre vie” — c’est que le moment est peut-être venu de réfléchir à la suite de votre vie professionnelle.

Ce que vous ressentez n’est pas un manque d’ambition. C’est votre boussole intérieure qui s’exprime.

Oui, cela peut faire peur de la suivre. Oui, cela soulève des doutes, des « et si… », des « mais comment je vais faire ? ».

Mais ce qui est encore plus inconfortable à long terme, c’est d’ignorer ces alertes jusqu’à vous éteindre complètement. Ce que vous vivez n’est pas une crise à résoudre, mais un réalignement à amorcer.

Et non, pas besoin de tout changer d’un coup, ni de prendre une décision radicale dès demain matin. Juste de vous autoriser à écouter ce que vous ressentez. De commencer à vous poser les bonnes questions. Et, pourquoi pas, de vous faire accompagner pour y voir plus clair ?


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